Le titre « D’Oultremer à indigo » de Blaise Cendrars la fait rêver. Tant pour l’allusion au voyage que pour la richesse des pigments qu’il évoque.
L’indigo, simple arbuste venu probablement d’Inde, possède le mystère de la métamorphose du vert de ses feuilles en un bleu profond, riche de modulations intenses, véritable « or bleu » pour les artistes.
Broyé avec le liant, le pigment se révèle une matière vivante complexe. S’aventurant dans ses harmonies bleues, elle l’aborde comme un matériau sensible dans de subtiles manipulations sur le support de verre, d’intenses vibrations chromatiques quand elle le met en résonance avec l’outremer et, plus discrètement, avec d’autres bleus.
Le geste se déploie librement. Concentré dans le mouvement engagé, il dessine des tracés insolites qui jouent avec la transparence, l’opacité, la densité, la dilution, la dispersion et autres traitements de frottage, de grattage, d’effacement…
Au moment de l’installation, au gré des juxtapositions et superpositions des plaques peintes, l’artiste crée des visions mobiles, des impressions changeantes qui se composent et se recomposent à l’envie.