Gratter, frotter, gribouiller, se donner le temps de découvrir des contacts inédits : la surface s’éprouve à l’intuition, le rythme s’installe empiriquement, entre maîtrise et déprise du geste. Les outils choisis n’appartiennent pas tous à la tradition de l’estampe : papier de verre, tampon à récurer et lime permettent de nouvelles expérimentations, le geste se fait plus incisif et mordant, la chorégraphie de la main se cherche dans une forme de résistance. L’acide, intervention chimique extérieure, introduit une réaction physique nouvelle, une cuisine de la matière d’un autre genre. La multiplicité des rendus tient aussi à la succession des étapes d’intervention sur la plaque.
Magie de l’acide qui vient « mordre » les sillons du vernis gratté, éraflé ou incisé pour transcrire avec effervescence le même grouillement, la même charge nerveuse, la même vibration du trait.
Exploration tactile du tracé qui s’inscrit dans la plaque à travers le vernis de gravure et jeu de bichromie entre le noir et une autre couleur. Dans un espace à deux facettes sillons et incises miroitent avec un espace plus lisse qui fait la part belle à la couleur.